La fourbure chez l’équidé

Qu’appelle-t-on une fourbure ?

La fourbure correspond à une inflammation du pied du cheval, voire une congestion, c’est-à-dire une accumulation de sang et un œdème au niveau du sabot.

Celui-ci est constitué de différents tissus, et notamment du kéraphylle et du podophylle, deux couches lamellisées qui soutiennent les diverses parties du pied, et en particulier le squelette et la troisième phalange. En cas de fourbure, l’inflammation présente va entrainer de la douleur. Elle peut avoir des répercussions sur les lamelles de ces tissus, qui vont peu à peu se détériorer, et la structure même du sabot va dégénérer.

La dégradation des tissus peut provoquer un affaissement de la troisième phalange dans la boite cornée, c’est ce que l’on appelle la bascule de la phalange. Cela va entrainer une déformation du pied et un écrasement des vaisseaux sanguins et des différentes zones, et peut avoir des conséquences désastreuses pour l’animal pouvant nécessiter quelques fois une euthanasie si la douleur est trop importante.

La fourbure peut être aiguë, et survenir lors de crises passagères, mais elle peut également devenir chronique. Dans ce cas, les symptômes évoluent, le pied change progressivement de forme en raison d’une distorsion de la boite cornée poussée par l’affaissement des tissus, et les douleurs sont d’autant plus importantes.

Il s’agit d’une urgence vétérinaire, et il est essentiel de calmer la souffrance et d’en déterminer la cause pour éviter toute accentuation de la pathologie et soulager correctement le cheval.

Les signes cliniques

La fourbure est souvent très éprouvante pour l’animal et les signes cliniques sont véritablement reconnaissables. Le cheval est prostré dans une position très typique, sur l’arrière-main, les antérieurs repoussées vers l’avant. Il a des difficultés locomotrices importantes, on dit qu’il « marche sur des œufs ».

Ses pieds sont douloureux spécifiquement lors du test de la pression en pince. Au toucher, ils sont chauds, et le pouls digital palpable au niveau du boulet augmente.

Dans beaucoup de cas, les antérieurs seuls sont touchés, cependant il peut arriver que les quatre sabots présentent des symptômes. Dans ce cas, la situation peut devenir très grave, en particulier si l’équidé se couche. Il peut avoir d’importantes difficultés pour se relever, ce qui peut provoquer des problèmes de circulation sanguine (le pied jouant le rôle de pompe), mais également avoir des répercussions digestives, en entrainant des coliques. En effet, le cheval ne peut rester longtemps couché, car dans cette position, son poids considérable va comprimer ses organes, notamment ses poumons, mais aussi avoir des conséquences sur son transit. Il est donc primordial d’essayer de faire se lever l’animal, et si besoin, de le maintenir debout.

Les causes de la fourbure chez l’équidé

Les causes de la fourbure chez l’équidé peuvent être multiples. En effet, cette maladie peut être la résultante : 

• D’un surpoids, 
• D’un abus de nourriture, notamment lors de la mise au pré, ou en cas de forte consommation de céréales : une alimentation riche en glucides par exemple entraine une production excessive de toxines dans le sang de l’animal, qui peuvent avoir des répercussions sur la circulation sanguine, en particulier au niveau du pied du cheval, 
• D’un changement d’alimentation sans transition préalable, 
• D’une intoxication alimentaire, 
• D’une autre pathologie, et notamment les coliques ou les pneumonies, 
• D’un problème hormonal (par exemple en cas de maladie de Cushing ou de Syndrome Métabolique Equin (SME)), 
• Des suites d’une activité physique trop importante.

Soigner mon cheval atteint de fourbure

Si votre cheval présente des symptômes de fourbure, il est indispensable de le faire voir au vétérinaire : il s’agit d’une urgence qui nécessite une prise en charge rapide.

Les signes étant communs et précis, le diagnostic peut être assez évident pour le praticien. Celui-ci pourra cependant, si besoin, faire des analyses complémentaires, notamment en cas de suspicion de basculement de la phalange.

Le traitement consiste en l’administration d’anti-inflammatoires pour diminuer l’inflammation du pied et donc la douleur. Le vétérinaire pourra également prescrire des médicaments favorisant la bonne circulation sanguine, comme de l’aspirine.

Il est envisageable de lui faire prendre des bains de pieds froids pour réduire la douleur, et de lui faire faire une diète hydrique surtout si la cause de la fourbure est alimentaire.

Dans certains cas, la cryothérapie peut aussi être une solution concevable.

Dans tous les cas, l’animal doit rester au repos et bouger le moins possible.

S’il s’agit d’une fourbure chronique, d’autres examens (en particulier en imagerie) peuvent être prescrits et un traitement adapté doit être mis en place, en collaboration avec le maréchal-ferrant. La pose de fers orthopédiques peut alors être recommandée, pour soutenir l’arrière du pied.

Comment prévenir la fourbure chez mon cheval ?

Afin de prévenir la fourbure chez l’équidé, la première chose à faire est de prendre soin de son alimentation. Évitez de le laisser brouter une herbe trop riche et abondante, notamment au printemps et à l’automne. Si besoin, il est possible de lui installer un panier de régime pour limiter l’ingestion de fourrage. Limitez les rations riches en glucides qui pourraient favoriser une crise, et soyez vigilants aux plantes et arbres présents dans ses pâtures pour réduire tout risque d’intoxication.

Le surpoids peut être un facteur, car il entraine une charge lourde sur les membres du cheval. Si c’est le cas de votre compagnon, diminuez son alimentation ou rééquilibrez-la et faites lui faire plus d’exercice et d’activité physique pour réduire le risque.

Si votre animal a subi une affection ou s’il souffre d’une pathologie hormonale comme la maladie de Cushing, soyez d’autant plus attentif. Contrôlez de façon régulière ses pieds, et observez-le. Au moindre signe de boiterie suspecte, n’hésitez pas à faire intervenir le vétérinaire au plus vite.